Témoignage : Marc Justy

Marc Justy (1942-2019) a été élu en 1971 comme conseiller municipal dans la commune de Saint-Joachim, puis adjoint de 1972 à 1977 avant d’être élu maire en 1983, pour 25 ans.

« Je me suis fixé à Saint-Joachim, j’étais porteur de l’accent de mon village situé aux environs de Montpellier, et lorsque j’ai été élu maire, mes collègues se sont exclamés : « comment a-t-il fait pour se faire accepter ? ». Mon intégration s’est faite sur tous les plans : j’ai été délégué du personnel à l’aérospatiale ; j’ai habité deux quartiers différents de la commune ; j’ai épousé une Briéronne ; j’ai pris la décision mûrement pesée d’adhérer au parti communiste français ; et j’aime cette localité où je défendrai ardemment les Moyon, les Vince, les Aoustin… et les autres avec qui on se sent si bien vivre. Une autre forme d’encouragement est le combat militant à l’usine.

L’usine, l’entreprise dans ce cas prolonge-t-elle, enchérit-elle l’idée géographique de la commune ?

Assurément. Au lieu d’être carriériste, je vis en tant que salarié les difficultés que vivent les gens. Avec Jean-Louis Le Corre. il n’y a en 1990 à l’aérospatiale que deux travailleurs qui soient maires, et ce sont deux maires communistes. Aussi vient-on nous voir au boulot, même quand on habite une autre commune ; on nous voit aux manifestations pour l’emploi, les salaires, et, quand il faut interpeller un Préfet ou un Sous-Préfet, nous y sommes. Mais là on voit peu les autres ».

Source : Régis Antoine et Jean-Claude Lamatabois, Loire-Atlantique, Espace d’espoirs ?, Le Petit Véhicule, 2002, p.156 et 158.