Le 30 décembre 1920, dans la dernière séance du Congrès de Tours devenu « le congrès communiste », Paul Vaillant-Couturier lit l’acte de naissance du Parti Socialiste-Section Française de l’Internationale communiste, continuité et rupture. Forger le nouveau Parti-Communiste- demandera du temps.
En 1914, la plupart des dirigeants socialistes et syndicalistes n’ont pas respecté leurs engagements de s’opposer à la guerre, à la différence de J. Jaurès, de Rosa Luxembourg ou de V. Lénine. C’est la faillite de la 2° Internationale, le repli nationaliste et l’union sacrée en France.
En 1917 - 1918, l’opposition à la guerre se développe. Dans le prolongement des révolutions russes en février et octobre et le décret sur la paix du nouveau pouvoir des soviets, des événements de nature révolutionnaire se produisent en Europe. Dans la SFIO, les minoritaires l’emportent pour engager un nouveau cours.
En 1919 -1920, après la fin des combats : avec des grèves et un puissant 1er mai, les travailleurs français gagnent (journée de huit heures, augmentations de salaires, conventions collectives, arrêt de la guerre contre-révolutionnaire en Russie). Cependant la grève générale se heurte à la répression du patronat et du pouvoir (Clémenceau).
Le congrès de la nouvelle 3° Internationale communiste insiste sur la rupture totale avec le réformisme. Après l’espoir de la révolution mondiale, les 21 conditions énoncent les principes de tout Parti d’un type nouveau : communiste.
En 1920, trois grands courants divisent la France socialiste (l’unité des socialismes en 1905) : reconstruire, maintenir ou abandonner la 2° Internationale qui a failli et adhérer à la nouvelle.
Le comité pour l’adhésion à la 3° Internationale – Loriot, Souvarine - est rejoint par M.Cachin et Frossard et devient majoritaire dans les fédérations départementales. La discussion s’étale sur plusieurs semaines et intéresse de larges courants d’opinions.
Au congrès de Tours, la ligne de cassure demeure incertaine et l’intervention de Clara Zetkin permettra de clarifier les choix : réforme ou révolution.
L’adhésion largement majoritaire à la nouvelle Internationale communiste entraine la scission de la minorité pour maintenir la « vieille maison » (Blum).
Cette scission aux origines multiples, cristallise la contradiction contenue dans le couple réforme-révolution par l’émergence de deux forces politiques, de deux modes de pensée, de deux cultures.
Contradiction toujours à l’œuvre aujourd’hui qui témoigne de l’actualité du point de vue communiste.