Diffusé le 1er février dernier, Le Parti du cinéma revient sur les liens historiques unissant le Parti Communiste Français au 7e art. Mêlant témoignages militants et images d’archives, ce documentaire souligne toute la singularité des communistes dans leur rapport à l’écran.
Suivant la formule de Lénine qui voyait dans le cinéma le plus important des arts, la toute jeune SFIC s’empare rapidement de cet outil afin de diffuser son message révolutionnaire au plus grand nombre. Art à production industrielle, le cinéma se prêtait particulièrement bien à la propagande de masse que visait le Parti. Dès 1936, le Comité central mandate Jean Renoir pour réaliser un long-métrage à l’occasion des élections législatives qui verront la victoire du Front popularie : La vie est à nous. Le Parti communiste français produit alors grâce à ses militants le premier clip de campagne électorale. Avec Ciné-Liberté, le Parti dispose même de sa propre société de production.
L’avance prise par les communistes dans le domaine lui permet rapidement de gagner en influence dans le milieu du cinéma, la CGT se révélant hégémonique parmi les travailleurs du secteur après-guerre. C’est en défense de l’indépendance du cinéma français que le PCF est à l’initiative en 1946 du fonds de soutien au cinéma, manière de contrer l’importation des films hollywoodiens.
Mais l’intérêt toujours grandissant des communistes pour le cinéma se heurte rapidement à des impasses stratégiques. Victimes de la censure, les réalisateurs communistes délaissent le documentaire politique pour se concentrer sur les films humanistes. Le PCF voit alors sa production se recentrer sur un film de militants dont l’audience peine à dépasser les cercles de rayonnement de communistes déjà convaincus. Mais l’audace qui a caractérisé le cinéma communiste permettra de belles réalisations jusqu’au milieu des années 1980, date de la fin d’Unicité, la dernière société de production du Parti : on verra ainsi Daniel Auteuil tourner dans un clip pour l’adhésion au PCF en 1975.
Le Parti du cinéma, 52’, documentaire de Maxime Grember et Pauline Gallinari à voir sur lcp.fr.