« Dès mon adolescence, dans les repas familiaux, la discussion prenait un tour politique. Mon père travaillait à EDF, mes oncles également, un autre aux PTT et un dernier était infirmier à l'hôpital public de Quimper. Ils n'étaient jamais d'accord car certains défendaient la CFDT et le PS, d'autres la CGT et le PCF. Je pense que c'est à ces moments là que j'ai pris conscience de la nécessité de s'organiser collectivement pour défendre ou obtenir de nouveaux acquis,
Pourtant quand je suis arrivé à la Société Générale, en 1972, je n'ai pas tout de suite adhéré à un syndicat, et encore moins à un parti politique. C'était pourtant la période du programme commun ! En fait je n'ai adhéré au PCF, en 1983, que lorsque les ministres communistes ont quitté le gouvernement Mauroy. Je voyais, au travers de mon travail, le scandale grandissant des inégalités sociales : en un coup de bourse certains pouvaient gagner ce qu'un salarié ne toucherait pas dans sa vie entière ! De plus nos conditions de travail et nos salaires n'étaient pas dignes de ce que l'on pouvait attendre d'une grande banque, Mon engagement a toujours été à la fois politique et syndical. Je trouve utile de « marcher sur ses deux jambes ». Dès lors j'ai trouvé une communauté d'hommes et de femmes remarquables par sa diversité mais constante dans ses engagements.
Dans l'activité syndicale le moment le plus fort à été la grande lutte de 1992, lors d'un plan social national : à Nantes la direction voulait supprimer plus de 200 postes. Après plusieurs semaines dehors, en intersyndicale, nous avons obtenu le passage de 39H. à 32H. sans perte de salaire pour ceux qui gagnaient moins de deux fois le smic et 3% au-delà. En outre nous avions obtenu la création d'un nouveau centre à Saint-Herblain, pour 80 personnes. Ce fut, pour moi, le moment le plus fort de ma vie syndicale d'avoir codirigé, avec d'autres camarades, cette lutte victorieuse.
En 1995, en tant que communiste, j'ai été élu adjoint au maire de Nantes et cela a été suivi de 2 autres mandats à la ville. Mais aussi à Nantes-Métropole en tant que vice-président chargé de l'Eau. Ces mandats au service de la population m'ont confirmé dans la nécessité d'avoir des élus communistes qui défendent haut et fort leurs convictions. Dans ce cas nous avons pu faire prévaloir la gestion publique de l'eau et de l'assainissement dans notre métropole. Et je suis fier qu'après Mireille Pernot qui m'a succédé, ce soit Robin Salecroix qui poursuive cette noble tâche...
Le parti communiste a été une constante dans ma vie. J'y ai rencontré des hommes et des femmes de tous horizons, de toutes conditions. Mais tous et toutes ont chevillé au cœur l'amour de leur prochain et la solidarité. Que de souvenirs communs de luttes et aussi de fêtes : que se soit les distributions de tracts PCF à la porte de la Société Générale avec Gisèle Jouatte, ou les campagnes d'adhésions lors des fêtes de l'Humanité à la Courneuve puis au Bourget, entre autres exemples, tout cela a contribué à enrichir ma vie. Pour terminer je souhaite que le PCF retrouve la place qui doit être la sienne sur l'échiquier politique et cela passe, à mon sens, par un candidat PCF aux prochaines présidentielles »
Raymond Lannuzel.