« 1974 : j’arrive à Rennes pour y faire des études de chimie. Premier contact avec l’UEC à la fac pour empêcher le GUD (extrême droite) d’investir le campus. C’est à ce moment que je perçois l’importance des communistes et du parti pour la défense des libertés et acquis sociaux, pour avancer toujours plus vers une société de progrès.
1975 : je prends ma carte au parti. Commence ma vie militante; collage d’affiches, diffusion de tracts, vente de l’Huma, discussions et propositions à l’adhésion. Une vie vraiment enrichissante pleine de rencontres et de débats qui nouent de véritables amitiés : Marcel cheminot, Joëlle institutrice, Serge sérigraphiste… Des rencontres qui ouvrent des horizons. Il en va ainsi des moments passés au bistrot avec le coco (comme il disait) Mariano Otero. Mariano était un peintre dont la famille s’était réfugiée en France durant la guerre d’Espagne. Je pense aussi à Jean Coursier grand copain de Marcel. Jean s’était évadé des camps de concentration. De ces années passées à Rennes, un épisode particulier. Il avait été décidé de publier et diffuser un journal en direction des ouvriers, des salariés de Citroën: le Chevron Rouge. Aux portes de l’usine les nervis de la CSL nous affrontent, nous rentrent dedans. Tabassé, j’en ressors pissant le sang. A terre, les copains me récupèrent et m’amènent à la fédé rue des Dames. Peu importe, nous y retournons la semaine suivante. Là, la CSL relève les plaques d’immatriculation des salariés qui prennent le journal. La direction convoque les salariés et les tracas commencent: menaces, déplacements sur des postes plus pénibles… Aussi, ayant récupéré les adresses des salariés, nous leur transmettons le journal par la poste.
1982, je débarque à Nantes pour exercer le métier d’ingénieur de recherche à l’INRA. J’apprends alors que le patron du centre avait voulu réfuter ma nomination ayant su que j’étais un militant communiste. Il allait me pourrir la vie. Sur le centre de Nantes, un seul syndicat la CFDT piloté par un trotskiste. C’est avec Laurent technicien, qu’il est décidé d’avoir la CGT. Progressivement, nous prenons place et nous nous développons jusqu’à devenir majoritaire dans toutes les instances paritaires. C’est le «grand» patron du centre qui fait la gueule.
Arrivé à Nantes, mes premières relations avec le parti furent avec Michel Rica. Réunions de cellule dans l’arrière sale d’un café boulevard Dalby. Nous couvrions les quartiers de la Bottière et du Pin Sec. Distribution de tracts, porte à porte, parfois un coup de rouge à boire chez des copains (n’est ce pas Michel)… Une activité militante toujours aussi riche en expériences. Michel me passe le relais et je deviens secrétaire de la cellule Benoît FRACHON. Nous déployons notre activité sur le quartier de Doulon et investissons le marché tous les dimanches. Je deviens secrétaire de section de NANTES et siège au comité fédéral. Les journées sont bien remplies : ce n’était pas toujours facile, n’est ce pas Pascale.
Pascale aujourd’hui conseillère municipale à Nantes qui suit les traces de son père Marcel adjoint au maire de RENNES en 1977-1983. »