Témoignage de Stéphane Guillou

« Autant le principe de mon adhésion à la CGT était évident dès mon adolescence ce que j’ai fait dès le premier jour de mon entrée dans la vie active. Il n’en était pas de même pour mon adhésion au PCF, même si dans ma famille proche plusieurs personnes en étaient adhérentes (père, grand-père maternel …). Il faut dire que je venais d’avoir 22 ans le 10 mai 1981 avec tout ce que cela comportait de naïveté et d’illusions. J’avais toujours voté pour les candidats du PCF lorsque la situation m’en était offerte et cela depuis les élections législatives de 1977 (ma 1ère participation à des élections).

J’ai commencé réellement la vie active comme intérimaire au Chantiers de l’Atlantique en 01/81. Dès 1982 il y a eu des luttes au sein de cette entreprise pour tenter de sauvegarder la mécanique à Montoir, je crois avoir été le seul intérimaire à être en grève durant tout le mois de novembre 82. C’est à ce moment-là que mes illusions et ma naïveté se sont envolées et que j’ai pris conscience que je devais m’engager politiquement, cela ne s’est pas fait immédiatement. Le plan de rigueur annoncé au congrès confédéral à Lille en 1984, par le 1er ministre de l’époque Mauroy fut le déclencheur de mon adhésion au PCF.

Ce fut presque un soulagement pour moi de voir les ministres communistes de 1981 ne plus être au gouvernement sous le Fabius, au moins les choses étaient plus claires. Cependant je n’ai pas repris ma carte durant le gouvernement Jospin du fait de la présence de ministres communistes, même si je reconnais que certaines avancées n’auraient pas eu lieu sans leur présence.

Par contre, ce fut le choc de la présence de Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002, qui m’a fait reprendre ma carte et d’y militer de nouveau.

Pour moi le Parti Communiste Français représente un outil indispensable pour défendre les classes sociales les plus fragiles, les intérêts des classes populaires et des salariés. C’est aussi une organisation dans laquelle le débat, la fraternité, la démocratie sont quotidiens (en tout cas en Loire Atlantique). J’y ai trouvé la deuxième béquille indispensable, une organisation qui m’a permis d’enrichir (par les formations notamment) mon activité syndicale. Cela m’a permis d’accroitre mes convictions sans pour autant les transformer en certitudes. C’est un Parti au service des autres et non au service de quelques-uns. »