Marthe Gallet (1914-2015)

Institutrice depuis 1934, Marthe Gallet exerça son métier dans la proche région nazairienne, puis à Saint-Nazaire à partir de 1947. Elle adhéra au SNI, mais consacra la plus grande partie de son activité militante aux organisations féminines du Parti communiste. Elle milita d’abord aux jeunesses communistes puis à l’Union des jeunes filles de France (UJFF) dont elle devint la secrétaire départementale. Au sein du comité d’aide à l’Espagne républicaine, l’UJFF nazairienne s’occupa d’actions de solidarité en faveur de réfugiés espagnols arrivés à Saint-Nazaire par bateaux. En 1937, elle épousa Frédéric Gallet et milita alors au sein du groupe nazairien du Comité Mondial des femmes contre la guerre et le fascisme créé le 17 novembre 1935 et qui regroupait une quarantaine de femmes.

Durant la guerre, elle assura un travail de liaison pour le PCF. Figurant sur une liste de suspects en raison de son engagement politique, elle fut arrêtée en 1942 par la police française, internée à la prison de Saint-Nazaire puis près de Tours. Transférée à la caserne des Tourelles à Paris, elle s’évada le 20 février 1944 et devint l’agent de liaison Michèle, chef de groupe FTP, secrétaire de l’Assistance Française. En septembre 1944, Saint-Nazaire n’étant pas encore libérée, elle participa à la structuration de la section départementale de l’Union des femmes françaises et à la création de l’UFF nazairienne dont elle assura alternativement le secrétariat et la présidence de 1945 à 1967. Elle milita parallèlement au Parti communiste. Membre du bureau fédéral à la Libération, elle participa au comité fédéral du PCF de Loire-Inférieure de 1945 à 1960. Le parti présenta cinq hommes et cinq femmes, dont Marthe Gallet, aux élections municipales de septembre 1945 sur une liste d’unité pour la renaissance de Saint-Nazaire et la défense de la démocratie. Il la présenta également aux élections législatives du 2 juin 1946, en seconde position derrière Henri Gouge* qui fut élu. Marthe Gallet milita également à l’Amicale laïque.

Elle prit sa retraite en 1967. En 1991, elle était toujours membre du PCF et de l’UFF. Elle est décédée à 100 ans en 2015.

Michèle Picaud se souvient : « J ai beaucoup pensé à Marthe pour son anniversaire, ce 3 novembre 2020. Elle est née en 1914 et décédée à 100 ans. Femme extraordinaire, d’une grande douceur et d’écoute. C’est elle qui m’a fait découvrir le PCF et l’UFF (Union des Femmes Françaises), née des Comités Féminins de la Résistance, devenue Femmes Solidaires. Première femme solidaire de Saint-Nazaire, elle organisait des veillées, des rencontres sur la plage de Villès à Kerlédé, des soirées pour appeler à lutter pour la paix. S’ensuivaient des manifestations contre la guerre d’Algérie, pour le Vietnam, le Chili et l’Afrique du Sud. Un petit bout de femme mais une grande dame qui a toujours eu mon admiration. Avec elle et Frédéric j ai milité à leurs côtés au Secours Populaire. Jusqu'à la fin elle s’intéressait au monde : je lui lisais les Nouvelles de Loire Atlantique, jusqu’au bout. Elle a été très respectée par ses anciens élèves. »