Le témoignage de Janine Trouillard.

« Printemps 1963 : j'adhère au Parti à l'issue d'un meeting mené par Jeannette Vermersch, salle Bel Air à Nantes. C'est mon frère Roland qui militait beaucoup, qui m'a donné ce bulletin d'adhésion. Je me souviens lui avoir dit : "tu sais, je ne serai pas comme toi, je ne militerai pas !" Pourtant depuis 57 ans j'en ai passé des soirées, des week-ends aux porte-à-porte, aux réunions, aux adhésions, meetings, manifs ! Une vie militante quoi !!!

Je me souviens de l'importance des journaux de cellule : je tapais pour quelques cellules ces journaux sur les stencils, pour ensuite les ronéotyper C'est quoi ? vont dire nos jeunes camarades.

Mon engagement s'est fait naturellement vers le Parti. J'avais vu Roland se battre pour la Paix en Algérie, contre les tortures (il a vendu des dizaines de livres, "La question" d'Henri Alleg, non sans danger). Il apportait les journaux à la maison et ça m'intéressait fort.

Révoltée par les injustices sociales, c'est donc aussi au Parti que j'ai trouvé des réponses pour l'émancipation des classes laborieuses, ouvriers, paysans, intellectuels, et l'articulation entre luttes sociales, syndicales, sociétales et politiques.

Dans le quartier de La Boissière, avec notre cellule Maurice Thorez, nous avons mené de grandes batailles. En 1975-76 "la lutte contre la misère" où nous avions (déjà!) recueilli de nombreux témoignages. Transmis ensuite à un meeting central au Champ de Mars.

Dans ce grand ensemble HLM nous étions connus, reconnus faisant chaque semaine des ventes de l'Huma-Dimanche, des pétitions pour des revendications locales, nationales, internationales.

Je me souviens en particulier, de la campagne "un bateau pour le VIETNAM" avec collecte au drapeau au marché de Talensac.

En mars 1977, je fus de l'équipe des 15 élus communistes de la municipalité Alain Chénard. En ces temps-là, nous n'avions pas l'habitude d’avoir des élus communistes dans le département ! Cette expérience fut riche mais quel boulot ! il fallait gérer le travail à plein temps, la cellule, la section Nantes-Nord, dont j’avais la responsabilité, et la délégation des Espaces Verts à la municipalité. Restait peu de temps pour faire les courses !

Avec le Parti j'ai le sentiment d'avoir eu la possibilité d'apprendre, de découvrir, la philosophie, l'économie, la culture :

• Lors des semaines de LA PENSÉE MARXISTE à NANTES ;

• Avec les écoles élémentaire, fédérale, centrale du Parti ;

• Avec l’ouverture sur les arts ;

• La présence de notre librairie "le livre ouvert », rue du Calvaire ;

• Les expos aux fêtes du Parti à Nantes, au Croisic, puis à Saint-Nazaire à partir de 1977 et, bien sûr, à la FÊTE DE L’HUMANITÉ.

Le Parti c'est aussi des tas d'amitiés avec la richesse des rencontres des Camarades ouvriers manuels, intellectuels, de grandes amitiés fidèles : des Camarades, ce beau mot il est à nous !!! »