Témoignage de Jean Claude Baron

A la question, « qu’est ce qui t’a fait rejoindre le Parti communiste ? », la réponse est simple, mes parents étaient tous les deux communistes et dans les années 30 puis après la guerre dans les cités ouvrières des Batignolles, ils étaient des personnalités influentes, mon père responsable CGT et militant communiste, ma mère résistante et déportée. J’ai donc été élevé dans l’idéal communiste, pionnier à 7-8 ans, JC, puis militant de base.

Plusieurs évènements ont marqué ma vie. La victoire du Viet-Minh à DIEN BIEN PHU, et les évènements de Budapest en 1956, considérés comme une contre révolution et laissaient mes parents perplexes, mais notre soutien à l’Union Soviétique était indéfectible.

Les grandes grèves dans la métallurgie nantaise ont rythmé ma jeunesse avec les manifestations pour la Paix en Algérie.

Instituteur dans un petit village (Barbechat) près du Loroux Bottereau, j’ai été animateur de la cellule du vignoble et me suis présenté aux cantonales : 10 % dans le canton, mais 18 % à Barbechat.

En 1970, une anecdote : lors des élections cantonales, j’avais ma photo sur l’affiche placardée sur le mur de l’école qui servait de panneaux électoraux. Le premier élève arrive m’annonce : « Monsieur vous êtes en photo sur les murs de l’école ». Après explication avec toute la classe sur le sens des élections, nous partons à la piscine au Loroux Bottereau. En traversant le chef lieu du canton, les élèves s’écrient « Monsieur vous êtes même au Loroux » ! Je connaissais mon heure de gloire.

De retour à Nantes, j’ai été secrétaire de la cellule Benoît Frachon pendant de longues années. C’est à cette époque que j’ai découvert les crimes du stalinisme et le bilan globalement positif, et me suis opposé aux dirigeants de l’époque, mais sans jamais remettre en cause leur sincérité.

Avec l’âge, je me suis investi dans les associations de mémoire : Comité du Souvenir, Mémoires de la déportation, Musée de Châteaubriant et le passé ouvrier de Nantes avec comme symbole, l’usine des Batignolles.

Je suis toujours et depuis toujours adhérent du Parti et CDH.

Le Parti a évolué dans le bon sens, il est pour moi un repère, il devrait l’être pour toute une partie de la population ; j’espère qu’il retrouvera son influence passée, le pays en a toujours bien besoin.