Le 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance. Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. En ce jour de mémoire, à Nantes, à St Nazaire, à Trignac, à Indre ou Coüeron comme partout en France, le Parti communiste français, dont des dizaines de milliers de militant-e-s ont sacrifié leurs vies dans la Résistance, a tenu à fleurir les monuments consacrés au souvenir des soldats de l’ombre, parmi lesquels des milliers de femmes, comme Cécile Rol Tanguy décédée le 8 mai dernier, le jour des 75 ans de la capitulation nazie.
Cette journée rend hommage, aussi, à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts durant cette guerre. Dans la froideur des chiffres, entre 50 à 70 millions de personnes sont mortes, soit plus de 2% de la population mondiale, selon l'estimation la plus répandue.
Le paroxysme de la barbarie est atteint quand tuer l'ennemi ne suffit plus. Il faut l'exterminer, le rayer de la carte, au nom d'une insupportable théorie de la race supérieure et de la préférence nationale. Dans les camps de la mort du régime nazi, l'horreur se répand sans limites, au service d'une obsession démente : l'anéantissement des juifs d'Europe.
La haine de l'autre, le refus de la différence nourrissent une bête immonde jamais rassasiée. Pour la Loire-Atlantique (Loire-inférieure), en l’état des recherches actuelles, 997 déporté-e-s ne sont pas revenus des camps et 331 résistants ont été exécutés dans notre département, 2 d’entre eux avaient 17 ans : Guy Môquet et André Rouault.
C'est face à cette idéologie délirante portée par les nazis et leurs complices de Vichy qu'une certaine France va se lever.
Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance. La veille, à Draguignan, Charles Tillon, membre de la direction du PCF, lançait lui aussi son appel au «peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats, les marins, les aviateurs encore sous les armes à s'unir dans l'action ».
La Résistance, née du plus profond des peuples, joua un rôle déterminant dans maints pays occupés, des montagnes de la Yougoslavie aux maquis du Limousin. C’est à eux qu’il nous faut penser. Levés pour refuser l’inacceptable, ils combattirent le fascisme au péril de leur vie, de celle de leurs proches.
De nombreux jeunes, hommes et femmes, de toutes confessions, politiques, religieuses ou syndicales, se mobilisent, prêts à en découdre, les armes à la main. Parmi eux, des combattants d'origine étrangère, recrutés au sein des FTP MOI comme le poète arménien Missak Manouchian, prêts à sacrifier leur vie pour leur pays d'accueil, au nom d'un idéal partagé, celui de la liberté et de la République. Avec ses camarades, ils sont fusillés le 21 février 1944
Ils sont l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.
Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui. A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie.
Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.