Le 2 juin 2020, notre camarade et amie Hélène Fernandez a fêté ses 100 ans. Engagée très jeune dans la lutte contre le fascisme, contre les inégalités, pour la justice, la fraternité et la paix ses convictions ne l’ont jamais quittée.
Hélène naît le 2 juin 1920 à Paris près de la Porte des Lilas. Fille unique, elle grandit et aide ses parents en tant que cartonnière dans l’entreprise familiale.
Profondément marquée par la répression des manifestants qui ripostent à la menace fasciste de 1934, Hélène, âgée de 15 ans, adhère aux Jeunesses Communistes. En 1936, elle rejoint les rangs de l’Union des Jeunes Filles de France (IUFF) dont elle deviendra la secrétaire.
Avec la guerre et l’occupation, l’entreprise familiale périclite. Hélène trouve un emploi à la mairie du 2ème arrondissement et assure la distribution des tickets de rationnement. Engagée dans la Résistance, elle fournit des cartes d’alimentation aux illégaux. Au sein des Comités Féminins Populaires de la résistance, crées par Danièle Casanova, elle aide à la rédaction et aux tirages des journaux et assure les liaisons.
Et ce sera, imprudence et filature à la clé, l’arrestation en 1942. Après 5 jours et 5 nuits sans dormir à la PJ, puis 3 semaines au dépôt, lieu de tortures (la Conciergerie), elle est transférée au camp des Tourelles, Porte des Lilas, le 22 septembre 1942.
Les journées au camp sont longues et monotones. Elle seconde la chef de baraques puis devient l’infirmière du camp. Elle apprend l’espagnol et rencontre Germain Fernandez-Dias, pilote de chasse de l’aviation espagnole, emprisonné lui aussi au camp des Tourelles. Elle tricote des chaussons aux couleurs des drapeaux français et espagnol, sortis clandestinement du camp et vendus au profit des FTP.
Elle s’évade le 23 janvier 1944. Elle est la plus ancienne des internées politiques du camp des Tourelles. Elle retrouve Germain en banlieue parisienne et ils se marient en 1945. Ils ont 4 enfants : 1 fils (décédé en 1960) et 3 filles. A Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) où ils résident, elle seconde le maire durant 12 années. Germain décède en mars 1988. Hélène vient alors vivre au Croisic et continue jusqu’à aujourd’hui sa vie de militante au sein de la section Presqu’ile Guérandaise du PCF.
Mercredi dernier, au cours d’une cérémonie restreinte, Véronique MAHE lui a remis un courrier de Fabien Roussel, notre secrétaire national, qui souligne l’engagement d’Hélène : « Chère Hélène, ainsi une fois la France libérée, c’est à libérer son peuple que tu t’es consacrée au sein de notre parti, luttant pour le bien commun, contre les inégalités, pour la justice sociale, pour la fraternité et la paix. C’est l’âge aussi de notre parti dont tu comptes parmi les plus anciennes et, de ce fait, les plus précieuses adhérentes. Je tenais donc à te souhaiter, en tant que secrétaire national de ton parti, le PCF, en mon nom, mais aussi bien-sûr au nom de tous les communistes de France un très bel et joyeux anniversaire. »
Hélène est un exemple pour tou.te.s, c’est un honneur de la connaitre et de la côtoyer.