Témoignage pour les 100 ans : Jacques Rousseau

Dans le cadre du centenaire du Parti communiste français, les Nouvelles de  Loire-Atlantique demandent à un certain nombre de militantes et de militants du département de se raconter. Chacun sera invité à dire, entre autres choses, ce qui l’a fait rejoindre le PCF, ce qui l’a marqué dans le cadre de son engagement ou encore comment il ou elle perçoit l’avenir du Parti... Cette suite de témoignages issus de générations différentes permettra de multiplier les points de vue et de donner une vision d’ensemble sur le communisme en Loire-Atlantique.


Jacques Rousseau a adhéré au Parti communiste au retour de son temps militaire, effectué pendant la guerre en Algérie... Il n’aurait pas dû y aller, en tant que père. A-t-on voulu le punir d’une opposition trop voyante à cette sale guerre ? Le fait est qu’avec des copains, il ne se privait pas pour exprimer ce qu’il pensait, sur les murs dans la caserne par exemple. Le Parti communiste ? Jacques le connaît bien, son père était communiste. Très jeune, d’ailleurs, alors que son père était recherché par les allemands après s’être évadé de Chateaubriant, il a su le poids de l’engagement: régulièrement, les allemands venaient de nuit le gifler, lui l’enfant, pour obtenir des renseignements qui les auraient menés au père. «Il est en Allemagne», fut la seule réponse obtenue.

Très vite, on confie à Jacques un CDH, il va ainsi distribuer l’Humanité à ses 56 abonnés, devenir secrétaire de cellule à Saint-Sébastien, puis secrétaire de la section, responsabilité qu’il assumera 17 ans, conjointement à celle de conseiller municipale de Basse-Goulaine et de trésorier de l’ADECR (association des élus communistes du département) pendant 25 ans. Pendant toutes ces années, parallèlement à son métier de directeur général de l’association d’action éducative auprès des tribunaux pour enfants, il participera au Comité Fédéral ainsi qu’au Bureau Fédéral, sera collaborateur à la Commission Santé pour le handicap et à la commission Police auprès du Comité Central.

Au niveau syndical, Jacques va intégrer la Commission exécutive nationale de la CGT pour les services publics et les handicapés. En 1976, il a d’ailleurs participé, mais dans le cadre du parti, à l’organisation d’ un colloque sur le handicap et les adaptations à apporter, dont une grande partie des conclusions restent toujours actuelles.
Dans ces années, il avait aussi organisé une semaine de la pensée marxiste qui avait rencontré un franc succès, remplissant la Salle Vasse. Succès qui a d’ailleurs eu son revers, plus particulièrement ce jour où une équipe de fachos était venue du nord de la France pour en découdre avec un invité, prêtre lyonnais qui avait hébergé des militants du FLN. Bien sûr, tout n’a pas toujours été facile, notamment la tâche de trésorier de la Fédération. La vie de militant est très prenante, mais nécessaire. Le travail effectué au sein du parti a répondu à son besoin de dénoncer et de lutter contre l’injustice, rejoignant en cela les métiers du social qu’il s’était choisi.

Pour conclure, Jacques considère que le Parti lui a beaucoup apporté et continue de lui apporter beaucoup. Il y a rencontré de nombreux camarades, dont les actes, les personnalités mériteraient une meilleure reconnaissance de la société.
Parmi les apports, il insiste sur l’aspect de la formation. Formation qu’il souhaiterait voir reprendre dans les priorités du parti.
Toujours militant, membre du Comité du souvenir et du Musée de la Résistance, Jacques estime que la raison d’être du communisme demeure, tout du moins tant que la question du capitalisme n’est pas réglée.