Après 55 ans de PCF, adhérent en 1966 comme lycéen et dans une famille de communistes où je côtoyais Léonie KERIVEL qui s’était proposée d’être fusillée à la place de Guy MOQUET et restée ainsi avec son mari Eugène KERIVEL ; il m’est difficile de privilégier des événements.
Toutefois, je me souviens du collage d’affiches et des distributions de tracts dès 14 ans avec mon père (premiers actes militants).
Un autre fait marquant pour moi : militaire appelé à 20 ans ; Après 4 mois de «classes» je suis convoqué pour rencontrer mon capitaine et un commandant du 5ème hussard stationné en Allemagne pour devenir chef des cuisines. Affirmant que je ne savais pas faire cuire un œuf, leur réponse fut de me dire qu’ils recherchaient quelqu’un d’honnête et qu’ils savaient que c’était mon cas afin de détenir les clefs des magasins de nourriture. Ils savaient que j’étais communiste donc honnête, je crois que j’ai souri de cette reconnaissance d’autant que quelques mois plus tard (juin 1968) mon régiment montait à la frontière, au moment où De Gaulle rencontrait Massu en Allemagne, et que j’étais consigné dans mon régiment pour ne pas agir auprès de mes collègues contre une éventuelle intervention contre les grévistes. (J’ai d’ailleurs témoigné dans l’Huma en 2008). J’étais donc bien un communiste.
Autres événements : Bien sûr, notre combat contre la guerre du Vietnam avec les reportages de l’exceptionnelle Madeleine RIFFAUD, mais aussi notre lutte dans les années 1970 pour : « Vivre et travailler au pays ». A cette époque on affirmait que nous les communistes on ne comprenait rien à l’économie et que maintenant l’heure était à la mondialisation... et 40 ans plus tard, il faut fabriquer français. Que de retards, que d’erreurs ; là encore nous étions dans le vrai.
Je retiens aussi notre lutte pour l’énergie nucléaire. Même des « verts » changent leur fusil d’épaule et reconnaissent que cette énergie est incontournable.
Nous ne sommes pas des populistes. Nous défendons des convictions ; souvent peu comprises mais au fil du temps, finalement acceptées comme des vérités. Souvent un dur combat mais tellement satisfaisant de savoir qu’on avait raison. Notre PCF représente une avant-garde d’idées qui se confirme par mon expérience de plus de 50 ans. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas faire allégeance à des populistes qui ne rêvent que de nous voir disparaître et qui ont des égos surdimensionnés. Citant Montaigne on devrait leur dire que « sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ».
Pourquoi je suis toujours militant communiste me demande-t-on parfois ! Ma réponse : à ce jour je n’ai pas trouvé mieux.
Je crois que c’est la raison pour laquelle notre parti n’a surtout pas besoin de changer de nom. Ce n’est pas le cas d’autres partis qui le changent régulièrement comme les malfaiteurs qui se font de faux papiers pour se faire oublier leur passé de délinquants.
Vive les 100 ans du PCF