Le témoignage de Paul Plantive (1972)
Tout jeune, j’étais sympathisant du P. C. F.
Ce n’était pas un hasard que j’avais ces idées. Mon père, René, Chaudronnier à l’Arsenal d’Indret, m’avait ouvert le chemin.
A 15 ans, je rentre comme apprenti aux Ateliers et Magasins des Coteaux au Pellerin.
A 18 ans j’obtiens mon C. A. P. de chaudronnier, j’adhère aussi à la CGT. Il y aura une interruption de 16 mois pour accomplir mon service militaire de 1964 à 1965 au 1er R. C. P. de Pau. De chaudronnier me voilà promu infirmier parachutiste, « bonjour l’ambiance » heureusement pour moi la guerre d’Algérie était finie depuis mars 1962.
Au retour en 1965, je suis réembauché aux Coteaux. Dès 1966 je suis élu délégué du personnel C. G. T. La même année j’ai rencontré Liliane que j’ai épousée, et me voilà papa la même année pas de temps perdu.
Ensuite 1968, début mai, avec le mouvement étudiant et notamment Cohn Bendit anarchiste à l’époque, puis vert et aujourd’hui avec Macron à vous de juger.
L’occupation des usines et la grève générale débutera le 14 mai 1968 à Sud Aviation Bouguenais.
Deux ou trois jours après, aux Coteaux, nous décidons de fermer les grilles et d’occuper la boîte pendant plusieurs semaines. Le port de Nantes et le pays sont déjà paralysés, les cégétistes et les communistes sont au cœur des luttes avec des manifestations quotidiennes.
Je me souviens, ce fut très dur et je n’ai jamais lâché jusqu’à la fin (vers le 20 juin pour les salariés du Port). En plus de l’action syndicale, je m’engage résolument dans la campagne électorale des législatives du 23 juin avec les communistes. Hélas le résultat ne fut pas à la hauteur de mon espérance et le lundi 24 juin je vais au travail très déçu par les résultats des élections (une déroute pour la gauche).
Deux années après 1970, je prends la décision d’adhérer au P. C. F. Avec l’analyse de 68, j’ai fait le constat que des luttes revendicatives et syndicales ne suffisaient pas pour le changement politique dans le pays. Je souhaitais le dépassement du capitalisme vers le socialisme.
En 1973 je deviens secrétaire adjoint CGT du Port Autonome NANTES-ST NAZAIRE, et en 1974 secrétaire de la cellule Gabriel Péri de La Montagne. Nous en avons passé des heures après le boulot, le samedi à faire du porte-à-porte avec le programme commun de la Gauche et aussi plus tard avec le défi démocratique de Georges Marchais.
En 1977 je me présente avec 9 camarades sur une liste d’Union de la Gauche aux élections municipales de La Montagne. Je suis élu au 2ème tour le 18 mars, la veille de mes 32 ans. Le groupe des élus communiste est composé de 7 élus (4 hommes et 3 femmes).
Les électeurs de La Montagne avaient voté pour le chaudronnier du Port plutôt que pour le Président du Port Automne et Conseiller Général de droite. F. LAMBOURG qui avait eu le moins de voix de tous les candidats (vote avec panachage autorisé).
Une nouvelle vie commence, je suis 6ème Adjoint au Maire chargé des Sports et de la Culture. Cela durera un moment car je suis réélu en 1983, et deviens 3ème Adjoint et porte-parole du groupe des élus communistes.
J’ai donc eu une sacrée tâche à assurer à la Mairie. Heureusement, j’ai eu la chance d’avoir une secrétaire particulière avec Liliane qui me donnait un gros coup de main. En 1989 je suis réélu pour un 3ème mandat et toujours 3ème adjoint, toujours chargé des Sports.
Pendant ces 18 années j’ai beaucoup travaillé avec le mouvement sportif et culturel de la commune. Nous avons réalisé beaucoup de choses tant pour les équipements que pour l’accompagnement des activités sportives et culturelles. Mais dans le même temps j’ai relâché progressivement mes responsabilités syndicales, pour faire plus comme élu et pour le parti.
Une cellule portuaire est créée en premier au Pellerin et ensuite à Nantes avec la participation de Gilles BONTEMPS. J’ai assuré le secrétariat pendant plusieurs années jusqu’à l’âge de la retraite. Débutant avec un petit nombre, elle grandit progressivement avec une trentaine de camarades au plus fort de son effectif. Aujourd’hui la cellule existe toujours même si nous sommes moins nombreux.
En 1995, j’ai 50 ans et 18 années passées comme élu.
Pour les élections de 1995 Liliane accepte de se présenter.
Elle est élue sur la liste d’Union de la Gauche conduite par un socialiste. Elle est 3ème adjointe chargée des affaires scolaires.
EN 2001, il y a une crise à la municipalité provoquée par un arriviste du PS qui demande l’exclusion du Maire sortant PS. Nous décidons de le soutenir ce dernier. La liste de la Gauche républicaine conduite par le Maire sortant bat les listes du PS et celle de la droite.
Liliane est donc réélue et devient 1ère adjointe.
2005, nouvelle crise municipale provoquée par le Maire malade qui refuse de démissionner. Le conseil municipal démissionnera. Liliane est désignée par l’équipe sortante pour conduire une liste de Gauche républicaine.
Les élections ont lieu le 8 mai 2005.
Pour beaucoup Liliane est la femme de Paul, pour d’autres c’est la femme d’un communiste. Cela ne l’empêche pas de remporter avec son équipe les élections municipales. Elle est élue Maire le 16 mai 2005.
Trois ans plus tard, elle retourne avec son équipe aux urnes pour les élections municipales nationales de 2008.
Elle sera élue dès le 1er tour avec 73 % des voix. Pendant 19 ans de mandats dont 9 comme Maire, elle a beaucoup œuvré pour La Montagne et ses habitants.
Très proche des communistes, appréciée pour ses valeurs humanistes et de Gauche elle a laissé un bon souvenir à de nombreuses personnes.
Pendant toutes ces années, 51 ans au parti, j’ai aussi diffusé l’Huma Dimanche, j’ai même pratiqué la vente militante toutes les semaines jusqu’à janvier 2021.
C’est tout à fait naturellement que je suis arrivé au P. C. F. Je suis un insoumis de naissance, fier d’être communiste.
Je n’ai aucun regret, même si parfois les évènements ont pu me contrarier.
Fabien Roussel peut compter sur moi .
Continuons de nous battre pour une société nouvelle plus juste avec des jours heureux.